Le cycle attaques du Hamas et représailles israéliennes avait repris depuis le 6 août avec la nouveauté du Hamas d’envoyer des ballons incendiaires sur les villages israéliens soumis à plus de 400 incendies. Deux roquettes tirées par les Palestiniens avaient explosé au-delà de la barrière de sécurité. En réaction, des avions israéliens avaient bombardé des bases du Hamas, généralement vidées des militants. La persistance de l’envoi de ballons occasionnant d’importants incendies dans les zones agricoles a conduit les autorités israéliennes à menacer le Hamas de recourir à des éliminations ciblées.
Les dirigeants du Hamas ont été amenés à quitter leur domicile habituel pour se protéger dans des sous-sols d’hôpitaux ou d’organisations internationales.
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Des dégâts légers ont été constatés à Khan Younes, dans le sud de la bande de Gaza. A noter que le Hamas avait limité l’envoi de roquettes pour ne pas envenimer la situation alors que, pendant les tirs, les tractations diplomatiques n’avaient jamais cessé. On peut dire qu’une certaine «modération» avait été constatée entre les deux parties puisqu’aucun mort n’a été recensé, à l’exception d’un "accident du travail" qui a fait 4 morts parmi les terroristes.
Parallèlement aux actions de l’aviation, Israël a resserré son blocus sur Gaza, en interdisant aux pêcheurs gazaouis de sortir en mer et en fermant le seul point de passage des marchandises entre Gaza et Israël, ce qui a freiné les livraisons de carburant et contribué à la fermeture complète de la seule centrale électrique. Une délégation égyptienne s’était rendue à Gaza pour favoriser une trêve entre les deux camps.
La trêve signée est à minima car les deux bords avaient de multiples exigences qui n’ont pas été acceptées. Les Israéliens voulaient le retour des deux corps des soldats Hadar Goldin et Oron Shaul et celui des deux prisonniers Abraham Mengistu et Hicham Al-Sayedafin qui avaient traversé la frontière de leur plein gré. Le Hamas exigeait en contrepartie la libération de centaines de prisonniers enfermés dans les prisons, israéliennes. Mais il n’était pas question d’élargir des terroristes ayant du sang de civils dans les mains.
En cas de trêve complète, le Hamas pourrait obtenir le financement de projets de développement dans la bande de Gaza et l'octroi de permis de travail en Israël à des ouvriers du bâtiment et agricoles, afin de donner un peu d'oxygène à une enclave qui compte un taux de chômage de plus de 50% dont plus de 65% chez les jeunes.
Le gouvernement israélien a précisé à la délégation égyptienne qu'il s'attendait à un retour au calme avant de considérer la mise en œuvre l'extension de la zone industrielle de l'est de Gaza et la construction d'une nouvelle ligne électrique vers l'enclave. Le Hamas a demandé de doubler, à 10.000, le nombre d'ouvriers gazaouis. Enfin, l'accord de trêve prévoyait une aide financière mensuelle de 30 millions jusqu'à la fin du mois de septembre. Or le Qatar, qui a pris le relais de l’Égypte dans les négociations, a accepté d'augmenter la subvention financière à hauteur de 10 millions de dollars par mois seulement.
Mohammed al-Emadi |
A Gaza, l’argent du Qatar est le nerf du cessez-le-feu. Le président du Comité qatari pour la reconstruction de Gaza, l'ambassadeur Mohammed al-Emadi, et son adjoint Khaled Hardan étaient arrivés par le point de passage de Beit Hanoun au nord de la bande de Gaza. C’est un habitué des transports de valises de dollars pour le Hamas. Le 25 août il y était encore entré avec une somme estimée à 30 millions de dollars. Les dirigeants du Hamas exigeaient aussi une nouvelle ligne de distribution d’électricité, le développement d’une zone industrielle et l’extension de la zone de pêche qu’ils n’obtiendront que lorsque le corps des soldats seront rapatriés en Israël.
Mais depuis la reconnaissance d’Israël par les Émirats, la concurrence devient sévère entre le Qatar et les Émirats qui veulent s’imposer comme un acteur diplomatique régional, et concurrencer leur rival, le Qatar, allié de longue date du Hamas. Le concurrent de Mahmoud Abbas, Mohamed Dahlan, avait trouvé refuge auprès de MbZ, Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, dont il est devenu le conseiller. Dahlan, l’ancien homme fort de Gaza, n’a jamais renoncé à reprendre pied dans sa ville natale pour préparer son retour et déloger le président de l’Autorité palestinienne.
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