Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
La tension continue de monter au Moyen-Orient et à défaut d’une guerre (ce qui est souhaitable) nous sommes au moins partis pour une poussée paroxystique de stress.
L’économie reste essentiellement de l’intendance, même si l’intendance est très importante, c’est toujours la même règle. « Le politique prime ». Le politique ou la vision politique américaine depuis des années, et qui dépasse les volontés des locataires de la Maison Blanche semble être la volonté de remodeler totalement le Moyen-Orient, dans le cadre également de ce que l’on peut appeler les guerres pour l’énergie.
Wesley Clark n’est pas n’importe qui.
Ce n’est ni un complotiste ni un imbécile. Clark est l’ancien SACEUR dans la codification militaire américaine ce qui signifie « Supreme Allied Commander Europe ». Autrement dit, il a été le général qui commandait les forces américaines et celles de l’OTAN sur le théâtre européen à la fin des années 90 et au début des années 2000.
Selon lui, dès le lendemain du 11 septembre c’est l’invasion de 7 pays du Moyen Orient dont l’Irak, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie et l’Iran qui ont été planifiées par l’armée américaine.
La Somalie a vu son cas réglé ou presque.
La Libye c’est fait.
L’Irak, n’en parlons plus.
La Syrie a été un couac en raison de l’appui russe.
Le Soudan n’est pas prioritaire pour l’instant.
Le Liban peut être rayé de la carte à n’importe quel moment par l’armée israélienne qui ne serait pas contente de l’attitude du Hezbollah présente à ses frontières nord.
Il nous reste donc… l’Iran!
Les Etats-Unis évacuent le personnel non indispensable de leur ambassade à Bagdad.
D’après cet article du Monde, « dans un contexte de tensions croissantes avec l’Iran, le département d’Etat américain a ordonné, mercredi 15 mai, à son personnel diplomatique non essentiel de quitter l’ambassade de Bagdad et le consulat d’Erbil.
Cette décision a été prise après une visite surprise du secrétaire d’Etat Mike Pompeo à Bagdad il y a une semaine, elle-même motivée par des informations des services de renseignement américains selon lesquelles des milices chiites pro-iraniennes ont déployé des lance-roquettes aux abords de bases américaines en Irak, a appris l’Agence-France-presse de sources sécuritaires irakiennes.
« Le message des Américains était clair. Ils voulaient des garanties que l’Irak empêcherait ces groupes de menacer les intérêts américains », a dit un haut responsable de l’armée irakienne au fait des détails du voyage de Mike Pompeo. « Ils nous ont dit que si les forces américaines sont attaquées sur le sol irakien, ils se défendront sans se coordonner avec Bagdad. » De son côté, l’armée allemande a annoncé mercredi avoir suspendu jusqu’à nouvel ordre ses opérations de formation militaire en Irak en raison des risques dans le pays liés aux tensions avec l’Iran.
Des responsables iraniens, notamment des gardiens de la révolution, ont menacé ces derniers mois de s’en prendre aux intérêts américains au Proche-Orient en réponse à la pression croissante exercée par les Etats-Unis sur Téhéran depuis la décision de Donald Trump de se retirer de l’accord sur le nucléaire ».
Il faut dire qu’en Irak, depuis que les Américains ont exporté et installé la démocratie là-bas (mode humour noir enclenché) c’est un tantinet l’anarchie. Il y a même des milices chiites pro-iraniennes qui auraient déployé des lance-roquettes aux abords de bases américaines en Irak, ce qui pourrait rajouter un peu d’action et de piment (toujours mode humour noir).
Le problème du Moyen-Orient? Beaucoup trop d’histoire et pas assez de géographie!
Je trouve que cette formule est la meilleure pour résumer la poudrière qu’est le Moyen-Orient depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
A ce constat concernant l’importance de l’histoire et l’absence de géographie suffisante, il est pertinent de rajouter le fait qu’accessoirement il y a également dans cette région du pétrole, beaucoup de pétrole et que le pétrole est le sang vital de nos économies carbonées qui reposent sur la consommation de masse. Cette consommation de masse, cette croissance économique nécessitent de l’énergie abondante et peu coûteuse.
« Saoudiens, Iraniens, Emiratis, Qataris, Yémenites, Israéliens…
« Nous sommes très inquiets qu’un conflit se produise par accident », a lancé lundi le ministre britannique des Affaires étrangères Jeremy Hunt. Et c’est là le nœud du problème pour les experts : une petite étincelle, puis une contagion.
Entre des États-Unis intraitables avec l’Iran (et militairement omniprésents dans la région, avec leur 5e flotte basée à Bahrein, récemment renforcée d’un porte-avions) et un régime des mollahs acculé mais maintenant plusieurs fers au feu dans la région (Syrie, Yémen, Liban) et dont les ambitions nucléaires et balistiques crispent la région, les facteurs de risque sont importants.
Sans compter des Saoudiens à couteaux tirés avec les Iraniens, des Emiratis dans la roue des Saoudiens, des Qataris sous blocus, une guerre au Yémen, les Israéliens tout proches et une part essentielle du pétrole mondial qui transite par le détroit d’Ormuz… »
Espérons donc, qu’il ne s’agisse ici, comme depuis des décennies, d’une nouvelle flambée de tensions liée uniquement au jeu des négociations, où chacun avance ses pions, bombe le torse, montre ses muscles mais sans aller jusqu’au bout de la logique guerrière.
L’or se tient bien, et le pétrole reste orienté légèrement à la hausse mais sans exploser à la hausse, ce qui montre que les marchés ne sont pas du tout en mode panique.
Ce qui inquiète nettement plus les investisseurs c’est plus la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine que le risque de vraie guerre entre les Etats-Unis et l’Iran.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
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