- Les mesures prises par les autorités libanaises à l'encontre des Palestiniens mettent à nouveau en lumière les discriminations qui pèsent sur les Palestiniens dans ce pays arabe. Une dépêche d'Associated Press de 2017 affirmait que, « au Liban, les Palestiniens sont discriminés dans presque tous les aspects de la vie quotidienne ... ».
- La loi libanaise empêche les Palestiniens d'accéder à diverses professions, comme le droit, la médecine et les métiers d'ingénieurs. Ils n'ont pas droit aux prestations de sécurité sociale, et en 2001, le parlement libanais a voté une loi qui bloque leur accès à la propriété.
- Les discriminations et mesures racistes instituées par le Liban à l'encontre des Palestiniens n'émeuvent guère les propalestiniens du monde entier. Ces mouvements ferment les yeux sur la ségrégation des Palestiniens en pays arabe. En revanche, ils scrutent Israël à la loupe pour rechercher des abus imaginaires contre les Palestiniens.
- Il serait temps que les propalestiniens des campus universitaires des États-Unis, du Canada, de Grande-Bretagne et d'Australie organisent une « Semaine de l'apartheid arabe » au lieu d'accuser Israël de « discrimination » contre les Palestiniens. Il serait également grand temps que les médias internationaux réalisent que les mesures anti-palestiniennes prises au Liban se produisent à un moment où Israël augmente le nombre de travailleurs palestiniens autorisés à travailler en Israël.
Plus de 100 000 Palestiniens de Cisjordanie sont titulaires d'un permis de travail en Israël, affirment de manière concordante des sources palestiniennes et israéliennes. Les mêmes sources confirment que des milliers de Palestiniens entrent, tous les jours, en Israël sans autorisation.
Le 15 juillet, selon une estimation du ministère israélien de la Défense, plus de 80 000le travailleurs palestiniens sont entrés en Israël.
Dans le cadre des négociations menées pour aboutir à une trêve avec le Hamas, Israël aurait accepté que le quota de commerçants et de chefs d'entreprises palestiniens autorisés à entrer en Israël en provenance de la bande de Gaza passe de 3 500 à 5 000.
Des fuites dans la presse indiquent que cette ultime concession israélienne a été arrachée par l'Egypte et les Nations Unies afin d'éviter un affrontement militaire à grande échelle entre Israël et le Hamas.
Alors qu'Israël augmente constamment le nombre de permis de travail accordés aux Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, le Liban a au contraire lancé une chasse sans précédent aux travailleurs clandestins, déclenchant ainsi une vague de manifestations parmi les Palestiniens installés au Liban.
Les autorités libanaises expliquent que leur chasse aux clandestins vise principalement les Syriens arrivés au Liban en 2011, après le début de la guerre civile. Cette campagne contre les travailleurs illégaux a abouti à la fermeture de plusieurs entreprises, et de nombreux travailleurs palestiniens et syriens ont perdu leur emploi.
Le ministre libanais du Travail, Kamil Abu Sulieman, s'est défendu d'avoir « comploté » contre les 450 000 Palestiniens qui peuplent son pays. « Le plan de lutte contre le travail illégal a été préparé il y a plusieurs mois et ne vise pas les Palestiniens », a déclaré Abou Sulieman. « Il existe une loi sur le travail au Liban et nous avons décidé de l'appliquer. Nous avons informé les travailleurs clandestins et les entreprises qui les emploient qu'ils allaient devoir se mettre en règle ».
Le ministre libanais a toutefois reconnu que la lutte contre le travail clandestin avait amené un certain nombre d'entreprises palestiniennes à fermer leurs portes.
Les Palestiniens ont contesté les propos du ministre et ont manifesté leur mécontentement dans différentes parties du Liban.
Des pneus ont été brûlés à l'entrée de plusieurs camps de réfugiés et des mouvements palestiniens ainsi que des responsables palestiniens, ont demandé aux autorités libanaises de mettre fin à la campagne qu'ils mènent contre les chefs d'entreprise et les travailleurs palestiniens.
« Les nouvelles dispositions libanaises font du tort aux Palestiniens », a déclaré Ali Faisal, membre du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), une organisation membre de l'OLP. Il a vivement conseillé aux autorités libanaises de mettre fin à leurs dispositions anti-palestiniennes et a rappelé que les Palestiniens contribuent à la croissance économique du Liban à hauteur de 11% au moins.
Ce responsable du FDLP a aussi rappelé que la loi libanaise empêche les Palestiniens d'exercer les métiers du droit, de la médecine et de l'ingénierie ; la loi les empêche aussi de percevoir des prestations de sécurité sociale. En 2001, le parlement libanais a aussi adopté une loi excluant les Palestiniens de l'accès à la propriété immobilière.
Certains médias arabes considèrent les manifestations palestiniennes au Liban comme le début d'une "Intifada" [soulèvement]. La colère est d'autant plus grande que les autorités libanaises délivrent les permis de travail avec réticence.
« Le taux de chômage des Palestiniens au Liban est très élevé », a déclaré l'homme d'affaires palestinien Ziad Aref, et « nous devons avoir le droit de travailler. La nouvelle campagne des autorités libanaises pousse des milliers de Palestiniens au chômage et aggrave la crise financière. »
Aref situe le taux de chômage des Palestiniens du Liban aux environs de 56%. Il a aussi pris à partie les dirigeants palestiniens coupables à ses yeux d'indifférence envers la détresse des travailleurs et entrepreneurs palestiniens de la région.
Les dirigeants palestiniens de Cisjordanie, de la bande de Gaza et du Liban affirment multiplier les contacts avec les autorités libanaises dans le but de faire cesser le harcèlement économique des Palestiniens et aboutir à un arrangement.
Azzam al-Ahmed, haut responsable de l'OLP en charge du dossier des « Palestiniens du Liban », a exprimé la profonde inquiétude que lui causait la campagne menée contre les travailleurs étrangers illégaux. Il a affirmé avoir tenté, à plusieurs reprises, d'infléchir les responsables libanais.
Le Hamas aussi, a accusé les autorités libanaises d'orchestrer la « mort lente » des Palestiniens du Liban. Un communiqué du Hamas affirme que la campagne libanaise contre les travailleurs et les entreprises illégales relève d'un « complot pour liquider les droits des réfugiés palestiniens. Nous refusons qu'une quelconque menace pèse sur la vie et l'avenir des réfugiés palestiniens au Liban et nous ferons échec à cette politique de mort lente. »
Ces évènements braquent à nouveau le projecteur sur les politiques ouvertement discriminatoires du Liban contre les Palestiniens. Selon une dépêche d'Associated Press de 2017, « les Palestiniens du Liban sont discriminés dans presque tous les aspects de la vie quotidienne ... Beaucoup vivent dans des zones de peuplement dites « camps de réfugiés », mais qui sont en réalité d'authentiques ghettos placés sous contrôle militaire et entourés de murs de béton et de barbelés ».
« Les discriminations et la marginalisation [qui frappent les Palestiniens] sont amplifiées par les barrières mises à l'entrée sur le marché du travail, lesquelles génèrent un taux de chômage élevé, des bas salaires et de mauvaises conditions de travail » indique un rapport de l'ONU. « Jusqu'en 2005, plus de 70 professions étaient interdites aux Palestiniens - et 20 branches professionnelles le sont encore. La pauvreté qui en résulte est exacerbée par diverses restrictions qui touchent à l'éducation et aux services sociaux ».
Les mesures discriminatoires et racistes prises à l'encontre des Palestiniens du Liban semblent laisser de marbre les propalestiniens du monde entier. Ces mouvements détournent systématiquement leur regard des tristes conditions de vie faites aux Palestiniens dans les pays arabes ; tous préfèrent scruter interminablement les abus imaginaires commis par les Israéliens contre les Palestiniens.
Il serait temps que les propalestiniens des campus universitaires des États-Unis, du Canada, de Grande-Bretagne et d'Australie organisent une « Semaine de l'apartheid arabe » plutôt que de se consacrer exclusivement aux « discriminations » commises par Israël. Il serait temps également que les médias internationaux comparent les mesures anti-palestiniennes du Liban et la récente augmentation par Israël des visas de travail accordés aux travailleurs palestiniens.
Qui peut répondre à la question suivante : pourquoi l'ONU et les autres institutions internationales gardent-elles le silence quand des Palestiniens sont exclus du monde du travail dans un pays arabe alors que plus de 100 000 Palestiniens franchissent quotidiennement la frontière israélienne pour y travailler ? La Ligue arabe ou le Conseil de sécurité des Nations Unies se réuniront-ils un jour en urgence pour dénoncer l'apartheid et le racisme libanais ? A moins qu'ils ne soient trop occupés à rédiger des résolutions condamnant Israël, un pays qui lui, a largement ouvert ses portes aux travailleurs palestiniens ?
Le 15 juillet, selon une estimation du ministère israélien de la Défense, plus de 80 000le travailleurs palestiniens sont entrés en Israël.
Dans le cadre des négociations menées pour aboutir à une trêve avec le Hamas, Israël aurait accepté que le quota de commerçants et de chefs d'entreprises palestiniens autorisés à entrer en Israël en provenance de la bande de Gaza passe de 3 500 à 5 000.
Des fuites dans la presse indiquent que cette ultime concession israélienne a été arrachée par l'Egypte et les Nations Unies afin d'éviter un affrontement militaire à grande échelle entre Israël et le Hamas.
Alors qu'Israël augmente constamment le nombre de permis de travail accordés aux Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, le Liban a au contraire lancé une chasse sans précédent aux travailleurs clandestins, déclenchant ainsi une vague de manifestations parmi les Palestiniens installés au Liban.
Les autorités libanaises expliquent que leur chasse aux clandestins vise principalement les Syriens arrivés au Liban en 2011, après le début de la guerre civile. Cette campagne contre les travailleurs illégaux a abouti à la fermeture de plusieurs entreprises, et de nombreux travailleurs palestiniens et syriens ont perdu leur emploi.
Le ministre libanais du Travail, Kamil Abu Sulieman, s'est défendu d'avoir « comploté » contre les 450 000 Palestiniens qui peuplent son pays. « Le plan de lutte contre le travail illégal a été préparé il y a plusieurs mois et ne vise pas les Palestiniens », a déclaré Abou Sulieman. « Il existe une loi sur le travail au Liban et nous avons décidé de l'appliquer. Nous avons informé les travailleurs clandestins et les entreprises qui les emploient qu'ils allaient devoir se mettre en règle ».
Le ministre libanais a toutefois reconnu que la lutte contre le travail clandestin avait amené un certain nombre d'entreprises palestiniennes à fermer leurs portes.
Les Palestiniens ont contesté les propos du ministre et ont manifesté leur mécontentement dans différentes parties du Liban.
Des pneus ont été brûlés à l'entrée de plusieurs camps de réfugiés et des mouvements palestiniens ainsi que des responsables palestiniens, ont demandé aux autorités libanaises de mettre fin à la campagne qu'ils mènent contre les chefs d'entreprise et les travailleurs palestiniens.
« Les nouvelles dispositions libanaises font du tort aux Palestiniens », a déclaré Ali Faisal, membre du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), une organisation membre de l'OLP. Il a vivement conseillé aux autorités libanaises de mettre fin à leurs dispositions anti-palestiniennes et a rappelé que les Palestiniens contribuent à la croissance économique du Liban à hauteur de 11% au moins.
Ce responsable du FDLP a aussi rappelé que la loi libanaise empêche les Palestiniens d'exercer les métiers du droit, de la médecine et de l'ingénierie ; la loi les empêche aussi de percevoir des prestations de sécurité sociale. En 2001, le parlement libanais a aussi adopté une loi excluant les Palestiniens de l'accès à la propriété immobilière.
Certains médias arabes considèrent les manifestations palestiniennes au Liban comme le début d'une "Intifada" [soulèvement]. La colère est d'autant plus grande que les autorités libanaises délivrent les permis de travail avec réticence.
« Le taux de chômage des Palestiniens au Liban est très élevé », a déclaré l'homme d'affaires palestinien Ziad Aref, et « nous devons avoir le droit de travailler. La nouvelle campagne des autorités libanaises pousse des milliers de Palestiniens au chômage et aggrave la crise financière. »
Aref situe le taux de chômage des Palestiniens du Liban aux environs de 56%. Il a aussi pris à partie les dirigeants palestiniens coupables à ses yeux d'indifférence envers la détresse des travailleurs et entrepreneurs palestiniens de la région.
Les dirigeants palestiniens de Cisjordanie, de la bande de Gaza et du Liban affirment multiplier les contacts avec les autorités libanaises dans le but de faire cesser le harcèlement économique des Palestiniens et aboutir à un arrangement.
Azzam al-Ahmed, haut responsable de l'OLP en charge du dossier des « Palestiniens du Liban », a exprimé la profonde inquiétude que lui causait la campagne menée contre les travailleurs étrangers illégaux. Il a affirmé avoir tenté, à plusieurs reprises, d'infléchir les responsables libanais.
Le Hamas aussi, a accusé les autorités libanaises d'orchestrer la « mort lente » des Palestiniens du Liban. Un communiqué du Hamas affirme que la campagne libanaise contre les travailleurs et les entreprises illégales relève d'un « complot pour liquider les droits des réfugiés palestiniens. Nous refusons qu'une quelconque menace pèse sur la vie et l'avenir des réfugiés palestiniens au Liban et nous ferons échec à cette politique de mort lente. »
Ces évènements braquent à nouveau le projecteur sur les politiques ouvertement discriminatoires du Liban contre les Palestiniens. Selon une dépêche d'Associated Press de 2017, « les Palestiniens du Liban sont discriminés dans presque tous les aspects de la vie quotidienne ... Beaucoup vivent dans des zones de peuplement dites « camps de réfugiés », mais qui sont en réalité d'authentiques ghettos placés sous contrôle militaire et entourés de murs de béton et de barbelés ».
« Les discriminations et la marginalisation [qui frappent les Palestiniens] sont amplifiées par les barrières mises à l'entrée sur le marché du travail, lesquelles génèrent un taux de chômage élevé, des bas salaires et de mauvaises conditions de travail » indique un rapport de l'ONU. « Jusqu'en 2005, plus de 70 professions étaient interdites aux Palestiniens - et 20 branches professionnelles le sont encore. La pauvreté qui en résulte est exacerbée par diverses restrictions qui touchent à l'éducation et aux services sociaux ».
Les mesures discriminatoires et racistes prises à l'encontre des Palestiniens du Liban semblent laisser de marbre les propalestiniens du monde entier. Ces mouvements détournent systématiquement leur regard des tristes conditions de vie faites aux Palestiniens dans les pays arabes ; tous préfèrent scruter interminablement les abus imaginaires commis par les Israéliens contre les Palestiniens.
Il serait temps que les propalestiniens des campus universitaires des États-Unis, du Canada, de Grande-Bretagne et d'Australie organisent une « Semaine de l'apartheid arabe » plutôt que de se consacrer exclusivement aux « discriminations » commises par Israël. Il serait temps également que les médias internationaux comparent les mesures anti-palestiniennes du Liban et la récente augmentation par Israël des visas de travail accordés aux travailleurs palestiniens.
Qui peut répondre à la question suivante : pourquoi l'ONU et les autres institutions internationales gardent-elles le silence quand des Palestiniens sont exclus du monde du travail dans un pays arabe alors que plus de 100 000 Palestiniens franchissent quotidiennement la frontière israélienne pour y travailler ? La Ligue arabe ou le Conseil de sécurité des Nations Unies se réuniront-ils un jour en urgence pour dénoncer l'apartheid et le racisme libanais ? A moins qu'ils ne soient trop occupés à rédiger des résolutions condamnant Israël, un pays qui lui, a largement ouvert ses portes aux travailleurs palestiniens ?
Khaled Abu Toameh, journaliste primé basé à Jérusalem, est Shillman Journalism Fellow au Gatestone Institute.
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