Et si les neurones intervenaient dans la génétique ? Une équipe de biologistes israéliens a découvert qu’on peut altérer une fonction vitale d’un ver rond en intervenant sur ses neurones…
Renversant, contrairement à ce qu’on pourrait croire, il est possible de bloquer une fonction innée, comme la faculté à chercher de la nourriture chez un ver par exemple. En mutant les neurones d’un nématode, des chercheurs israéliens sont en effet parvenus à bloquer un de ses mécanismes de recherche de nourriture, appelé chimiotaxie.
Cet héritage a alors été transmis sur plusieurs générations, montrant que les neurones jouent un rôle sur l’information transmise aux descendants, en agissant sur les cellules germinales (qui produisent des gamètes) grâce à des molécules messagères, l’ARN. Résultat : le ver mutant, dont le cerveau ne produit pas correctement les molécules d’ARN, ne se déplacera pas vers l’odeur de la nourriture, et ses descendants non plus.
Et il faut ensuite jusqu’à trois générations pour que cette capacité réapparaisse. « Nous ne savons pas si des mécanismes transgénérationnels analogues existent aussi chez les mammifères, mais j’espère que c’est le cas », relève Oded Rechavi, de l’Université de Tel Aviv, qui a mené l’étude chez le ver C. elegans. Si ces mécanismes existent, leur contrôle pourrait permettre d’envisager de soigner des maladies héréditaires, en bloquant la transmission des gènes malades.
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