Le comédien Jean-Pierre Marielle s’est éteint ce mercredi à l’âge de 87 ans. Il laisse derrière lui une immense carrière, avec des rôles qui touchaient le public au cœur.
C’est à l’âge de 87 ans que Jean-Pierre Marielle nous a quittés. Il est décédé ce mercredi 24 avril 2019 des suites d’une « longue maladie », comme l’a annoncé sa femme Agathe Natanson dans un communiqué. De son côté, le cinéaste Jean-Pierre Mocky s’est confié au site Franceinfo pour expliquer que Jean-Pierre Marielle luttait contre la maladie d’Alzheimer depuis de nombreuses années. Cela l’empêchait de jouer dans de nouveaux films et il s’est peu à peu éloigner des plateaux de tournage à cause de cette terrible maladie.
Jean-Pierre Marielle, c’est par les femmes, celles qu’il a aimées, qu’il a acquis une forme de judéité.
Il joue un de ses plus grands rôles dans « Rondo », film profond et très complexe sur la Shoah dans lequel il interprète un érudit religieux juif. C’est l’histoire d’un enfant juif bruxellois qui, en 1942, voit son père arrêté sous ses yeux, emmené vers une destination inconnue par les nazis. Il parvient à fuir en Angleterre où son grand-père, Abraham, grand intellectuel religieux, refuse de prêter la moindre attention aux angoisses de l’enfant, qui n’est à ces yeux qu’un petit païen. Jusqu’au jour où…
Jean-Pierre Marielle incarne le personnage d’Abraham, très enthousiasme, dès la première lecture, l’homme qui a créé Sainte-Colombe, dans « Tous les matins du monde », d’Alain Corneau. Il tient enfin un personnage de la même dimension.
« Tout ce qui éloignait Abraham de moi, le fait que je ne suis pas un mystique, pas même un juif, ne constituait pas un vrai problème, dit-il. Je ne suis pas juif mais, par une sorte de prédestination qui doit bien signifier quelque chose, les trois femmes de ma vie sont ou étaient juives. Elles ont toutes en commun une écoute formidable, et vont à l’essentiel, sans se perdre dans des “tralali tralalous”. »
« D’ailleurs, dès mon enfance, j’ai fréquenté des juifs parce qu’un ami de mon père, qui vivait en Bourgogne, lui a confié ses deux filles pour les cacher lorsque les lois raciales ont été prises par les Allemands pendant l’Occupation. J’étais petit. Elles sont devenues mes amies.
Quand au caractère profondément religieux du personnage, c’est justement le fait qu’il soit si éloigné de moi qui me stimulait. Je me suis aperçu, un jour, que les rôles qui m’intéressent le plus sont ceux qui me troublent. Les êtres avec lesquels, a priori, je n’ai rien de commun. Ceux que je ne comprends pas et que, justement, je peux jouer pour les comprendre. »
© Brigitte Finkelstein pour Europe Israël News
Belle histoire, dommage pour les fautes d'orthographe.
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