- Les dirigeants de l'Autorité palestinienne ont quitté la table des négociations il y a longtemps et ne montrent aucune intention d'y revenir. Ils ont toujours refusé de faire ce que l'administration Trump leur avait demandé: cesser de financer le terrorisme. Ils ont montré maintes et maintes fois qu'ils ne veulent pas d'un État vivant en paix au côté d'Israël; ils veulent un Etat à la place d'Israël. Ils ont rejeté les propositions les plus généreuses des premiers ministres israéliens, ainsi celle d'Ehud Olmert en 2008, qui prévoyait un retrait quasi total de la Rive Occidentale et la fin du contrôle israélien sur la vieille ville de Jérusalem.
- Le spécialiste du Moyen-Orient, Daniel Pipes, notant que les dirigeants israéliens semblent craindre la victoire, écrit: "Le seul moyen de résoudre le conflit est que l'une des parties renonce et abandonne".
- "Les crimes commis donnent à Israël, en vertu du droit international qui régit les conflits armés, l'autorité pour non seulement annihiler les moyens militaires spécifiques utilisés pour mener des attaques, mais aussi pour détruire complètement ceux qui les ont menées...
- Il serait temps pour la communauté internationale de cesser d'imposer deux poids deux mesures à Israël et commencer à respecter le droit international en vigueur, et donc de tenir le Hamas pour responsable des dégâts résultant des ripostes légitimes, nécessaires et appropriées d'Israël aux provocations de ce dernier. Ce n'est qu'à ce moment que le Hamas saura que s'il sème le vent, il peut vraiment récolter la tempête." - David French, National Review, 6 mai 2019.
Les 5 et 6 mai derniers, 700 roquettes ont été tirées depuis Gaza en direction du territoire israélien, ce en moins de quarante-huit heures. Ce fut l'offensive de ce type la plus intense menée contre Israël à ce jour. Quatre personnes ont été tuées: trois Israéliens et un ouvrier arabe palestinien. Un des Israéliens a été touché dans sa voiture par un missile antichar. L'armée israélienne a exercé des représailles et a repris les assassinats ciblés. Israël a éliminé un membre du Hamas, Hamed al-Khoudary, considéré comme le responsable du transfert de fonds iraniens aux factions armées à Gaza. Un cessez-le-feu a été rapidement annoncé par les porte-parole du Djihad islamique et du Hamas, qui ont déclaré avoir obtenu "ce qu'ils voulaient".
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a publié une brève déclaration: "Nous avons porté un coup puissant au Hamas et au Djihad islamique. La campagne n'est pas terminée et elle nécessitera de la patience et de la sagesse. Nous sommes prêts à la poursuivre".
Divers politiciens israéliens, y compris des membres des partis de la nouvelle coalition gouvernementale que Netanyahou est en train de constituer, ont déclaré que les représailles étaient insuffisantes.
"L'action contre Gaza", a déclaré le dirigeant de l'Union nationale Bezalel Smotrich, "n'aurait du prendre fin qu'avec la mort de sept cents terroristes - un pour chaque roquette tirée sur Israël, qu'avec de lourds dommages infligés au Hamas, du type de ceux faisant qu'il mettrait des années à s'en remettre et qu'il serait difficile pour lui de penser à attaquer à nouveau. Nous ne pouvons pas obliger un million et demi de citoyens du sud d'Israël à se rendre aux abris toutes les deux ou trois semaines. "
"Le cessez-le-feu", a noté le député du Likoud Gideon Saar, "dans les circonstances dans lesquelles il a été conclu, ne présente aucun avantage pour Israël. Le temps qui s'écoule entre chaque série d'attaques violentes contre Israël et ses citoyens diminue et les organisations terroristes à Gaza se renforcent. Le combat n'a pas été mené jusqu'au bout, mais juste suspendu. "
Les interviews télévisées diffusées par les chaînes d'information israéliennes montrent que la population du sud du pays est à bout de nerfs et souhaiterait une action plus radicale.
La gauche israélienne a accusé Netanyahou d'épargner le Hamas afin de maintenir des divisions entre les Palestiniens, d'affaiblir l'Autorité Palestinienne et d'empêcher la reprise des pourparlers pouvant mener à la création d'un "État palestinien". Yoram Yuval, professeur à l'Université de Haïfa, a écrit dans le quotidien Yehediot Aharonot que Netanyahu voulait pouvoir continuer "à affirmer qu'il n'y a personne à qui parler du côté palestinien, et à éviter ainsi tout accord de paix impliquant la restitution de territoires. et l'évacuation des implantations ".
Ces accusations sont sans fondement. L'Autorité palestinienne est faible et n'a pas à être affaiblie. Les sondages montrent que si des élections avaient lieu aujourd'hui dans les territoires sous contrôle palestinien, le Hamas gagnerait haut la main. Certains commentateurs disent même que l'Autorité palestinienne est sur le point de s'effondrer. Les dirigeants de l'Autorité palestinienne ont quitté la table des négociations il y a longtemps et ne montrent aucune intention d'y revenir. Ils ont toujours refusé de faire ce que l'administration Trump leur avait demandé: cesser de financer le terrorisme. Ils ont montré maintes et maintes fois qu'ils ne veulent pas d'un État vivant en paix au côté d'Israël; ils veulent un Etat à la place d'Israël. Ils ont rejeté les propositions les plus généreuses des premiers ministres israéliens, ainsi celles d'Ehud Olmert en 2008, qui prévoyaient un retrait quasi total de la Rive Occidentale et la fin du contrôle israélien sur la vieille ville de Jérusalem.
Les partis politiques israéliens dont les membres ont imaginé que le "processus de paix" n'est pas mort et qu'Israël a un "partenaire pour la paix" ont tous subi une défaite écrasante lors des récentes élections israéliennes. Netanyahu n'a pas à diviser les Palestiniens: ils sont déjà divisés et les relations entre l'Autorité palestinienne et le Hamas ont presque toujours été sanglantes. Netanyahu n'a pas à affaiblir l'Autorité palestinienne: celle-ci s'est affaiblie elle-même en refusanttout compromis avec les administrations américaines successives. Netanyahu n'a pas besoin d'éviter le dialogue avec l'Autorité palestinienne: l'Autorité palestinienne ne semble pas intéressée par le dialogue.
Une explication plus pertinente de la raison pour laquelle Netanyahu n'a pas choisi de frapper Gaza plus fortement semble être qu'il voit les tensions croissantes créées par le Hamas et le Djihad islamique comme le résultat de décisions de l'Iran, sans cesse davantage paralysé par les sanctions américaines. L'emprise de l'Iran en Syrie se trouve menacée par les bombardements menés par Israël sur les bases militaires iraniennes en territoire syrien.
Le rapprochement entre Israël et les pays sunnites regroupés autour de l'Arabie saoudite, crée les conditions d'un endiguement qui est perçu à Téhéran comme une menace majeure. La coopération entre les forces de défense et les services de renseignement israéliens et ceux de l'Arabie saoudite se développe. Le but de cette coopération semble clairement être de déstabiliser et de neutraliser l'agressivité du régime iranien. Si un conflit plus intense prenait forme à Gaza, les mollahs pourraient espérer créer des dissensions dans le monde arabe sunnite et entraverles actions de l'armée israélienne contre l'Iran et le Hezbollah en territoire syrien.
Netanyahu, qui pense de manière stratégique, voit sans doute la situation dans son ensemble. L'élimination de la personne responsable du transfert de fonds iraniens aux factions armées à Gaza est très probablement un message envoyé à Téhéran.
Dans quelques semaines, après le Ramadan, l'administration Trump va présenter son plan de paix, également appelé "l'accord du siècle". Les détails du plan sont encore secrets. Ce que l'on sait pour l'heure est que le plan n'inclura pas la création d'un État palestinien. On sait aussi que le plan comportera des propositions visant à résoudre une fois pour toutes le problème des "réfugiés". L'administration Trump a aussi décidé, se conformant ainsi au statut international des réfugiés en vigueur, que seules les personnes qui ont réellement quitté le territoire israélien en 1947-1949 seront considérées comme des réfugiés par les États-Unis, et plus du tout les descendants de ces personnes sur plusieurs générations. En septembre dernier, les États-Unis ont décidé sur ces bases de cesser de financer l'UNWRA. Le plan devrait également inclure des propositions économiques pour les Arabes palestiniens vivant dans la bande de Gaza et dans les territoires disputés régis par l'Autorité palestinienne et Israël. Il semble que les États-Unis entendent désormais opèrer une distinction entre les populations Arabes palestiniennes et les organisations qui les gouvernent.
L'Autorité palestinienne a déjà annoncé son intention de rejeter le plan - avant même de l'avoir lu. Le Hamas et le Djihad islamique devraient également refuserce plan, et les mollahs en Iran vont sans doute les inciter à commettre plus de violence. Le plan recevra presque certainement l'approbation des pays sunnites regroupés autour de l'Arabie Saoudite: ces derniers ont montré ces derniers mois qu'ils considéraient l'Autorité palestinienne, le Hamas et le Djihad islamique comme des obstacles à leur propre croissance future. Ils préféreraient vraisemblablement voir le Hamas et le Djihad islamique asphyxiés et poussés vers l'effondrement.
En tout état de cause, Israël devra sans doute agir bientôt.
Le Hamas et le Djihad islamique disposent de 20.000 roquettes et missiles dirigés vers Israël - un pays à peine plus grand que le New Jersey - et plus de 150 000 sont stockés au Liban, pays soumis à l'Iran. Les armes ainsi disponibles sont plus puissantes que celles d'il y a quelques années, et peuvent atteindre le cœur d'Israël et la ville principale de celui-ci, Tel Aviv.
Le gouvernement israélien a rétabli le calme en menant des actions de représailles, mais aussi en faisant des concessions au Hamas et au Djihad islamique. Parmi celles-ci figurent l'acceptation de l'importation à Gaza de produits pouvant servir à la fabrication de roquettes et à la construction de tunnels ; l'acceptation de la fourniture d'argent au Hamas par le Qatar, et l'élargissement de la taille des zones de pêche situées le long de la côte de Gaza. Les concessions ont résulté d'une volonté de rétablir le calme avant les célébrations de l'anniversaire de l'Indépendance d'Israël et avant le concours Eurovision de la chanson. Mais des concessions ultérieures d'Israël pourraient mener le Hamas et le Djihad islamique à penser que les attaques à la roquette et le meurtre d'Israéliens sont un moyen d'extorquer des concessions à Israël.
La situation actuelle n'est pas la faute de Netanyahou. Elle est le résultat de décisions néfastes prises alors qu'il n'était pas Premier ministre, telles les accords d'Oslo.
La décision prise en 2005 par l'ancien Premier ministre Ariel Sharon d'évacuer la bande de Gaza a été décrite à l'époque comme une grave erreur. Le problème était alors qu'il n'y avait pas assez de troupes dans un pays aussi petit pour défendre toutes les frontières si un trop grand nombre de soldats devaient se trouver mobilisés à Gaza. Une tentative de règlement négocié aurait probablement conduit à une discussion perverse destinée à durer indéfiniment. La bande de terre de douze kilomètres de long, appelée corridor de Philadelphie, qui constitue la frontière entre Gaza et Israël, a été abandonnée. Elle est maintenant censée être surveillée par l'Egypte. Le Hamas a creusé des tunnels sous la frontière pour se fournir en armes utilisées pour attaquer Israël ou pour kidnapper des civils israéliens et les échanger contre une rançon.
Depuis des années, le Hamas et le Djihad islamique placent la plupart de leurs installations militaires sous des hôpitaux, des écoles et des mosquées et utilisent leur population comme bouclier humain, ce qui leur permet d'exhiber des "bébés morts" devant les caméras de télévision et de blâmer Israël. Les actions menées par Israël à chaque fois que le Hamas a attaqué, ont affaibli ce dernier, mais ne l'ont jamais écrasé. Israël n'a aucun désir de gouverner ou de "coloniser" les Palestiniens vivant dans la bande de Gaza et d'administrer deux millions de personnes hostiles.
Le résultat est qu'à chaque fois, le Hamas a restauré ses capacités, et est devenu plus dangereux qu'auparavant.
Netanyahu sait sans doute qu'il serait utile d'éliminer le Hamas et le Djihad islamique; il sait aussi sans doute que rien ne garantit que les organisations qui leur succéderaient seraient meilleures et il sait qu'elles seraient peut-être pires.
Diverses suggestions concernant la manière dont Israël devrait réagir ont été énoncées:
David M. Weinberg, vice-président de l'Institut d'études stratégiques de Jérusalem, a écrit que si les ripostes ne deviennent pas plus dures, "la stratégie d'attrition visant à dissuader l'ennemi pour un temps donné et à obtenir des périodes de calme le long des frontières israéliennes" ne sera pas suffisante .
L'auteur et politicienne Caroline Glick a recommandé de "restaurer une zone tampon large d'un kilomètre à l'intérieur de Gaza aux fins de bloquer les assauts en direction de la frontière", "de détruire les stocks de roquettes, d'obus de mortier et de missiles du Hamas", et de "mener des frappes contre les dirigeants du Hamas et du Djihad islamique".
Le spécialiste du Moyen-Orient, Daniel Pipes, notant que les dirigeants israéliens semblent craindre la victoire, a souligné: "Le seul moyen de résoudre le conflit est que l'une des parties renonce et abandonne".
Alan Baker, juriste et directeur de l'Institut des affaires contemporaines du Centre pour les affaires publiques de Jérusalem, a noté que "les attaques contre les populations civiles israéliennes par le Hamas et le Jihad islamique, et l'utilisation de boucliers humains par ces organisations sont des crimes contre l'humanité et les crimes de guerre ".
Le journaliste David French, a écrit :
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a publié une brève déclaration: "Nous avons porté un coup puissant au Hamas et au Djihad islamique. La campagne n'est pas terminée et elle nécessitera de la patience et de la sagesse. Nous sommes prêts à la poursuivre".
Divers politiciens israéliens, y compris des membres des partis de la nouvelle coalition gouvernementale que Netanyahou est en train de constituer, ont déclaré que les représailles étaient insuffisantes.
"L'action contre Gaza", a déclaré le dirigeant de l'Union nationale Bezalel Smotrich, "n'aurait du prendre fin qu'avec la mort de sept cents terroristes - un pour chaque roquette tirée sur Israël, qu'avec de lourds dommages infligés au Hamas, du type de ceux faisant qu'il mettrait des années à s'en remettre et qu'il serait difficile pour lui de penser à attaquer à nouveau. Nous ne pouvons pas obliger un million et demi de citoyens du sud d'Israël à se rendre aux abris toutes les deux ou trois semaines. "
"Le cessez-le-feu", a noté le député du Likoud Gideon Saar, "dans les circonstances dans lesquelles il a été conclu, ne présente aucun avantage pour Israël. Le temps qui s'écoule entre chaque série d'attaques violentes contre Israël et ses citoyens diminue et les organisations terroristes à Gaza se renforcent. Le combat n'a pas été mené jusqu'au bout, mais juste suspendu. "
Les interviews télévisées diffusées par les chaînes d'information israéliennes montrent que la population du sud du pays est à bout de nerfs et souhaiterait une action plus radicale.
La gauche israélienne a accusé Netanyahou d'épargner le Hamas afin de maintenir des divisions entre les Palestiniens, d'affaiblir l'Autorité Palestinienne et d'empêcher la reprise des pourparlers pouvant mener à la création d'un "État palestinien". Yoram Yuval, professeur à l'Université de Haïfa, a écrit dans le quotidien Yehediot Aharonot que Netanyahu voulait pouvoir continuer "à affirmer qu'il n'y a personne à qui parler du côté palestinien, et à éviter ainsi tout accord de paix impliquant la restitution de territoires. et l'évacuation des implantations ".
Ces accusations sont sans fondement. L'Autorité palestinienne est faible et n'a pas à être affaiblie. Les sondages montrent que si des élections avaient lieu aujourd'hui dans les territoires sous contrôle palestinien, le Hamas gagnerait haut la main. Certains commentateurs disent même que l'Autorité palestinienne est sur le point de s'effondrer. Les dirigeants de l'Autorité palestinienne ont quitté la table des négociations il y a longtemps et ne montrent aucune intention d'y revenir. Ils ont toujours refusé de faire ce que l'administration Trump leur avait demandé: cesser de financer le terrorisme. Ils ont montré maintes et maintes fois qu'ils ne veulent pas d'un État vivant en paix au côté d'Israël; ils veulent un Etat à la place d'Israël. Ils ont rejeté les propositions les plus généreuses des premiers ministres israéliens, ainsi celles d'Ehud Olmert en 2008, qui prévoyaient un retrait quasi total de la Rive Occidentale et la fin du contrôle israélien sur la vieille ville de Jérusalem.
Les partis politiques israéliens dont les membres ont imaginé que le "processus de paix" n'est pas mort et qu'Israël a un "partenaire pour la paix" ont tous subi une défaite écrasante lors des récentes élections israéliennes. Netanyahu n'a pas à diviser les Palestiniens: ils sont déjà divisés et les relations entre l'Autorité palestinienne et le Hamas ont presque toujours été sanglantes. Netanyahu n'a pas à affaiblir l'Autorité palestinienne: celle-ci s'est affaiblie elle-même en refusanttout compromis avec les administrations américaines successives. Netanyahu n'a pas besoin d'éviter le dialogue avec l'Autorité palestinienne: l'Autorité palestinienne ne semble pas intéressée par le dialogue.
Une explication plus pertinente de la raison pour laquelle Netanyahu n'a pas choisi de frapper Gaza plus fortement semble être qu'il voit les tensions croissantes créées par le Hamas et le Djihad islamique comme le résultat de décisions de l'Iran, sans cesse davantage paralysé par les sanctions américaines. L'emprise de l'Iran en Syrie se trouve menacée par les bombardements menés par Israël sur les bases militaires iraniennes en territoire syrien.
Le rapprochement entre Israël et les pays sunnites regroupés autour de l'Arabie saoudite, crée les conditions d'un endiguement qui est perçu à Téhéran comme une menace majeure. La coopération entre les forces de défense et les services de renseignement israéliens et ceux de l'Arabie saoudite se développe. Le but de cette coopération semble clairement être de déstabiliser et de neutraliser l'agressivité du régime iranien. Si un conflit plus intense prenait forme à Gaza, les mollahs pourraient espérer créer des dissensions dans le monde arabe sunnite et entraverles actions de l'armée israélienne contre l'Iran et le Hezbollah en territoire syrien.
Netanyahu, qui pense de manière stratégique, voit sans doute la situation dans son ensemble. L'élimination de la personne responsable du transfert de fonds iraniens aux factions armées à Gaza est très probablement un message envoyé à Téhéran.
Dans quelques semaines, après le Ramadan, l'administration Trump va présenter son plan de paix, également appelé "l'accord du siècle". Les détails du plan sont encore secrets. Ce que l'on sait pour l'heure est que le plan n'inclura pas la création d'un État palestinien. On sait aussi que le plan comportera des propositions visant à résoudre une fois pour toutes le problème des "réfugiés". L'administration Trump a aussi décidé, se conformant ainsi au statut international des réfugiés en vigueur, que seules les personnes qui ont réellement quitté le territoire israélien en 1947-1949 seront considérées comme des réfugiés par les États-Unis, et plus du tout les descendants de ces personnes sur plusieurs générations. En septembre dernier, les États-Unis ont décidé sur ces bases de cesser de financer l'UNWRA. Le plan devrait également inclure des propositions économiques pour les Arabes palestiniens vivant dans la bande de Gaza et dans les territoires disputés régis par l'Autorité palestinienne et Israël. Il semble que les États-Unis entendent désormais opèrer une distinction entre les populations Arabes palestiniennes et les organisations qui les gouvernent.
L'Autorité palestinienne a déjà annoncé son intention de rejeter le plan - avant même de l'avoir lu. Le Hamas et le Djihad islamique devraient également refuserce plan, et les mollahs en Iran vont sans doute les inciter à commettre plus de violence. Le plan recevra presque certainement l'approbation des pays sunnites regroupés autour de l'Arabie Saoudite: ces derniers ont montré ces derniers mois qu'ils considéraient l'Autorité palestinienne, le Hamas et le Djihad islamique comme des obstacles à leur propre croissance future. Ils préféreraient vraisemblablement voir le Hamas et le Djihad islamique asphyxiés et poussés vers l'effondrement.
En tout état de cause, Israël devra sans doute agir bientôt.
Le Hamas et le Djihad islamique disposent de 20.000 roquettes et missiles dirigés vers Israël - un pays à peine plus grand que le New Jersey - et plus de 150 000 sont stockés au Liban, pays soumis à l'Iran. Les armes ainsi disponibles sont plus puissantes que celles d'il y a quelques années, et peuvent atteindre le cœur d'Israël et la ville principale de celui-ci, Tel Aviv.
Le gouvernement israélien a rétabli le calme en menant des actions de représailles, mais aussi en faisant des concessions au Hamas et au Djihad islamique. Parmi celles-ci figurent l'acceptation de l'importation à Gaza de produits pouvant servir à la fabrication de roquettes et à la construction de tunnels ; l'acceptation de la fourniture d'argent au Hamas par le Qatar, et l'élargissement de la taille des zones de pêche situées le long de la côte de Gaza. Les concessions ont résulté d'une volonté de rétablir le calme avant les célébrations de l'anniversaire de l'Indépendance d'Israël et avant le concours Eurovision de la chanson. Mais des concessions ultérieures d'Israël pourraient mener le Hamas et le Djihad islamique à penser que les attaques à la roquette et le meurtre d'Israéliens sont un moyen d'extorquer des concessions à Israël.
La situation actuelle n'est pas la faute de Netanyahou. Elle est le résultat de décisions néfastes prises alors qu'il n'était pas Premier ministre, telles les accords d'Oslo.
La décision prise en 2005 par l'ancien Premier ministre Ariel Sharon d'évacuer la bande de Gaza a été décrite à l'époque comme une grave erreur. Le problème était alors qu'il n'y avait pas assez de troupes dans un pays aussi petit pour défendre toutes les frontières si un trop grand nombre de soldats devaient se trouver mobilisés à Gaza. Une tentative de règlement négocié aurait probablement conduit à une discussion perverse destinée à durer indéfiniment. La bande de terre de douze kilomètres de long, appelée corridor de Philadelphie, qui constitue la frontière entre Gaza et Israël, a été abandonnée. Elle est maintenant censée être surveillée par l'Egypte. Le Hamas a creusé des tunnels sous la frontière pour se fournir en armes utilisées pour attaquer Israël ou pour kidnapper des civils israéliens et les échanger contre une rançon.
Depuis des années, le Hamas et le Djihad islamique placent la plupart de leurs installations militaires sous des hôpitaux, des écoles et des mosquées et utilisent leur population comme bouclier humain, ce qui leur permet d'exhiber des "bébés morts" devant les caméras de télévision et de blâmer Israël. Les actions menées par Israël à chaque fois que le Hamas a attaqué, ont affaibli ce dernier, mais ne l'ont jamais écrasé. Israël n'a aucun désir de gouverner ou de "coloniser" les Palestiniens vivant dans la bande de Gaza et d'administrer deux millions de personnes hostiles.
Le résultat est qu'à chaque fois, le Hamas a restauré ses capacités, et est devenu plus dangereux qu'auparavant.
Netanyahu sait sans doute qu'il serait utile d'éliminer le Hamas et le Djihad islamique; il sait aussi sans doute que rien ne garantit que les organisations qui leur succéderaient seraient meilleures et il sait qu'elles seraient peut-être pires.
Diverses suggestions concernant la manière dont Israël devrait réagir ont été énoncées:
David M. Weinberg, vice-président de l'Institut d'études stratégiques de Jérusalem, a écrit que si les ripostes ne deviennent pas plus dures, "la stratégie d'attrition visant à dissuader l'ennemi pour un temps donné et à obtenir des périodes de calme le long des frontières israéliennes" ne sera pas suffisante .
L'auteur et politicienne Caroline Glick a recommandé de "restaurer une zone tampon large d'un kilomètre à l'intérieur de Gaza aux fins de bloquer les assauts en direction de la frontière", "de détruire les stocks de roquettes, d'obus de mortier et de missiles du Hamas", et de "mener des frappes contre les dirigeants du Hamas et du Djihad islamique".
Le spécialiste du Moyen-Orient, Daniel Pipes, notant que les dirigeants israéliens semblent craindre la victoire, a souligné: "Le seul moyen de résoudre le conflit est que l'une des parties renonce et abandonne".
Alan Baker, juriste et directeur de l'Institut des affaires contemporaines du Centre pour les affaires publiques de Jérusalem, a noté que "les attaques contre les populations civiles israéliennes par le Hamas et le Jihad islamique, et l'utilisation de boucliers humains par ces organisations sont des crimes contre l'humanité et les crimes de guerre ".
Le journaliste David French, a écrit :
"Les crimes commis donnent à Israël, en vertu du droit international qui régit les conflits armés, l'autorité pour non seulement annihiler les moyens militaires spécifiques utilisés pour mener des attaques, mais aussi pour détruire complètement ceux qui les ont menées.En d'autres termes, le Hamas et le Jihad islamique sont des organisations terroristes et doivent être traités comme tels.
"Il serait temps pour la communauté internationale de cesser d'imposer deux poids deux mesures à Israël et commencer à respecter le droit international en vigueur, et donc de tenir le Hamas pour responsable des dégâts résultant des ripostes légitimes, nécessaires et appropriées d'Israël aux provocations de ce dernier. Ce n'est qu'à ce moment que le Hamas saura que s'il sème le vent, il peut vraiment récolter la tempête."
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