Ouverture du food hall « Eataly » en plein Marais ! Lancement du nouveau concept store Ikea, place de la Madeleine, au cœur de Paris ! Appel à projets pour la « smart city » ! Les annonces se succèdent et l’on peine à suivre le rythme effréné auquel nos centres villes se recomposent.
Cette recomposition est le reflet d’une part de l’évolution des formes traditionnelles de consommation, et, d’autre part, des bouleversements technologiques. Il s’agit d’un phénomène complexe que l’on ne saurait caricaturer trop simplement, mais trois tendances de fond méritent d’être relevées pour comprendre le futur visage de nos villes.
L’explosion du commerce en ligne
Les petits commerces qui ont fait le charme de nos centres villes durant la seconde moitié du vingtième siècle semblent les grands perdants de l’émergence du commerce en ligne. Progressivement ses parts de marché se sont étiolés au profit des e-commerçants. C’est le cas notamment du prêt-à-porter qui doit affronter de plein fouet la concurrence des sites de ventes événementielles à prix cassé, ou encore des grandes plateformes offrant un choix et des délais de livraison très attractifs.
Mentionnons également les agences de voyage traditionnelles qui peinent à concurrencer les sites internet spécialisés sur l’hôtellerie, les circuits sur mesure ou encore les voyages low-cost…
Conscients de cette dévitalisation des centres-villes, les pouvoirs publics ont lancé une initiative intitulée « Action cœur de ville » visant, a minima, à freiner ce déclin.
De nouvelles initiatives voient ainsi le jour afin de redynamiser les centres-villes, en créant de nouvelles expériences de consommation, mêlant commerce traditionnel et une offre riches de services et de conseils.
C’est le cas des concept stores, depuis les fameux « Apple Store » jusqu’à l’ouverture récente du food hall « Eataly » qui embarquent leurs visiteurs dans de nouveaux univers…de consommation.
2. Relocalisation des grandes enseignes
A l’inverse du commerce de détail qui semble y décliner inexorablement, les centres villes deviennent un terrain privilégié pour les grandes enseignes qui avaient fait le choix jusqu’ici des zones industrielles périphériques.
Le premier mouvement avait été initié par les grandes enseignes de distribution : Auchan, Carrefour, Leclerc qui ont ouvert, à une vitesse impressionnante, de nouvelles enseignes adaptées aux besoins de consommateurs urbains. Les petites épiceries de quartier ont naturellement fait les frais de cette nouvelle concurrence.
Les grandes enseignes spécialisées comme Decathlon, Bricorama leur ont emboité le pas en proposant une déclinaison à taille humaine de leurs grandes surfaces.
Enfin, Ikea est le dernier exemple de cette mutation avec des ouvertures successives de concept-stores dans les centres villes : Londres, Manhattan ou Paris à partir du 6 mai au cœur de la Place de la Madeleine.
Le constat est partout le même : le rapport des consommateurs au temps a définitivement changé. Ils valorisent beaucoup plus que leurs aînés la faculté de disposer d’un produit facilement et rapidement et ils ne sont plus enclins perdre du temps dans les embouteillages, ou à sacrifier un dimanche pour faire des achats.
Aussi, il ne faut plus compter sur le fait que les consommateurs se déplacent jusqu’aux magasins, la dynamique s’est inversée : ce sont désormais les grandes enseignes qui doivent se déplacer vers les consommateurs.
Elles doivent toutefois s’adapter à de nouvelles contraintes : s'adapter à de plus petites surfaces, enrichir l'offre classique de services et de conseils, optimiser le catalogue produits pour répondre aux attentes d'un public urbain, qui se déplace en transports en commun…
3. Emergence de la "Smart-City"
Concomitamment à cette recomposition des commerces des centres villes, nous voyons apparaître l’émergence d’une nouvelle dynamique qui innerve les zones urbaines : la digitalisation. La notion de « smart-city » est ainsi apparue afin de désigner précisément cette appropriation des nouvelles technologies par les municipalités afin d’optimiser leur gestion quotidienne et affiner leurs connaissances des besoins et des activités de leurs administrés.
La smart city recouvre des notions diverses : depuis la modernisation /digitalisation des services administratifs jusqu’à l’optimisation des dessertes de transports en commun, en passant par les technologies vertes qui permettent des économies d’énergie, le paiement digital du stationnement, ou encore les nouvelles formes de mobilités alternatives aux voitures.
Nous assistons ainsi à la recomposition des centres villes qui, comme toujours, sont le reflet de l’évolution des modes de vie et de consommation des citoyens.
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