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dimanche 5 mai 2019

À Paris, le kebab devient chic...


Le döner dont les Français raffolent fait le bonheur des gourmets dans la capitale, où les adresses haut de gamme se multiplient.

Karine n’avait pas mangé de grecs depuis des années. « La dernière fois, elle a été malade », se souvient Romain, son compagnon. « À l’époque, on n’était pas trop regardant sur la qualité. Ce sandwich, c’était surtout pour éponger après une soirée trop arrosée », se souvient l’ingénieur. Pour renouer avec le goût qui a bercé leurs années étudiantes, le couple ne voulait pas d’un boui-boui bas de gamme. C’est finalement chez B.Bell, près de la place de la République, à Paris, qu’ils se sont rendus avec leur bébé.
Ici, ne demandez pas de kebabs à Hocin Bellahcene, qui officie derrière le comptoir. « On n’en fait pas », dit-il aux clients qui viennent pour la première fois. « Le kebab, c’est synonyme de malbouffe, de viande douteuse, achetée surgelée en Allemagne. Nous, on fait tout maison, y compris la broche. On la monte nous-même chaque jour, à partir de veau de lait et de dinde », s’enorgueillit son cousin, Stéphane Bellahcene, qui a créé l’affaire avec son petit frère.

« C’est peut-être un peu plus cher mais on sent la différence », apprécie Xavier, informaticien de 24 ans. Depuis quelques années, les adresses haut de gamme de ce type se multiplient dans la capitale. « On assiste au même phénomène qu’avec le hamburger. D’un plat associé à la malbouffe, des restaurateurs ont fait un produit gourmet », analyse Bernard Boutboul, directeur général de Gira, un cabinet de conseil spécialisé.

9,20 euros contre moins de 5 euros en moyenne

Une mode qui n’épargne pas la province. Nice, Saint-Jean-de-Luz, Strasbourg… Le Grillé, enseigne pionnière du kebab chic, a commencé à se démultiplier. « En tout, on a une dizaine d’établissements en projet », annonce Frédéric Peneau, le cofondateur. Sa première adresse, implantée dans un quartier cossu de bureaux, près l’opéra Garnier, ne désemplit pas.
« C’est le meilleur grec de Paris. La viande est excellente, ni grasse, ni indigeste », s’enthousiasme Denis. Ce médecin de 60 ans a fait un gros détour pour déjeuner ici avec sa fille Liv, 12 ans. La qualité est effectivement au rendez-vous : broche de veau de lait fourni par le boucher star Hugo Desnoyer, très belles variétés de sauces, pain aux farines de blé et d’épeautre bio… Mais elle a un prix : le sandwich seul est vendu 9,20 euros contre moins de 5 euros en moyenne.
Dernière trouvaille du patron : dans le resto qu’il s’apprête à ouvrir à la Défense, le quartier d’affaires de Paris, Frédéric Peneau compte installer une broche horizontale, qui cuira sur un vrai lit de braises. Un retour aux origines qui devraient, une fois de plus, séduire les cols blancs. Des cadres souvent pressés de manger mais pas au point d’avaler n’importe quoi.

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