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mercredi 17 avril 2019

Notre-Dame de Paris : pourquoi je n’ai pas pleuré..Par Christophe Chaland !

La vague d’émotion provoquée par l’incendie de Notre-Dame a du sens.
Elle montre combien la cathédrale de Paris est chère au cœur d’une multitude de gens, Français ou pas, catholiques ou agnostiques, juifs ou musulmans. Elle est plus qu’un musée, elle est le lieu du peuple, le lieu séculaire où les plus secrètes aspirations spirituelles peuvent s’exprimer. Le ventre de la grande nef a une fonction maternelle symbolique : tous y sont accueillis. Mais l’émotion collective, d’une manière générale, est ambigüe. Elle est facilement manipulable, récupérable en fonction d’intérêts médiatiques, politiques.
Les images sidérantes de Notre-Dame en feu m’ont attristé, mais sans entamer une seconde mon espérance. Je ne peux pas ne pas me rappeler le long parcours de purification de la foi que décrit la Bible : non, Dieu ne réside pas dans des sanctuaires faits de main d’homme. Il n’est pas installé. Il vient demeurer au milieu des hommes. Comme chaque église, Notre-Dame a été édifiée pour qu’y soit célébrée l’eucharistie, pour que s’y assemble le Peuple de Dieu. Il n’est pas d’autre lieu de la présence divine que le Corps du Christ mort et ressuscité, ce Corps dont les croyants deviennent membres par le baptême, déjà vivants de la vie du Ressuscité. Extraordinaire message chrétien ! Toute sacralisation de lieux, de personnes, d’objets, brouille ce message essentiel. Ce qui a brûlé le lundi saint, c’est une construction humaine, certes exceptionnelle, certes chargée d’une précieuse mémoire, mais une construction humaine. Aujourd’hui, la situation de l’Église, corps mystique du Christ, fait davantage penser au Messie humilié sur la Croix qu’au Ressuscité. Symboliquement, l’incendie de Notre-Dame fait pour moi écho à cette actualité.
J’aime penser que le dernier évangile qui a retenti sous les voûtes de Notre-Dame de Paris avant qu’elle soit ravagée par le feu désignait justement le corps précieux du Seigneur à quelques jours de son passage pascal. Il montrait Marie de Béthanie enduisant les pieds de Jésus d’un parfum d’une inestimable valeur (Évangile de Jean, 12, 1-11). « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur », a prévenu Jésus.
La cathédrale sera reconstruite. Dans le langage des premiers chrétiens, les baptisés sont les « pierres vivantes » du temple nouveau qui a le Christ pour pierre angulaire. Nous sommes son œuvre. Le bâtisseur, c’est le Christ.

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