Objet d’art tout autant qu’acte militant pour la paix, la kippa imaginée par l’artiste Emeric Lhuisset défie les conventions. Une kippa au motif de keffieh, que l’on peut retrouver parmi les oeuvres du créateur dans la rubrique de son site intitulée « Influences médiatiques et idées reçues ».
Définie « Sans titre » par l’artiste, la création est légendée comme une « fabrication de kippa avec des keffiehs », Emeric Lhuiset expliquant que ce projet hybride a été réalisé et présenté dans le quartier de Morasha, à la limite entre Jérusalem-Ouest et Jérusalem-Est (« espace correspondant à l’épaisseur du crayon par lequel la ligne verte fut tracée en 1948″).
Le critique d’art Marc Lenot (auteur de l’excellent blog « Lunettes Rouges ») et possesseur de l’une des kippas fabriquées par l’artiste, déclare » je la mettrai sûrement à mon prochain voyage là-bas; cet artiste sait fort bien jouer de l’incongru et de la dérision face à la tragédie guerrière. »
La kippa-keffieh est en vente sur le site de la galerie Zeitgeist ( 4 bis rue du Chevalier de la Barre, 75018 Paris) au prix de 60 €.
La biographie de l’artiste, extraite de son site Internet :
Né en 1983, Emeric Lhuisset a grandi en banlieue parisienne. Il vit aujourd’hui entre le Moyen-Orient et Paris (France).
Diplômé de l’Ensba (école des Beaux-Arts de Paris) avec le soutien de Guillaume Paris, Christian Boltanski et Jean-Marc Bustamante, il réalise de nombreuses expositions et interventions en France (Centquatre, Espace Electra, Grand Palais -FIAC-, Slick, La Villette, Centre Pompidou…) et à l’étranger (Andrea Meislin Gallery à New York, Solar da Beira au Brésil, Galleria do Palacio au Portugal, Shunt à Londres, PAN en Italie…). En parallèle de sa pratique artistique, il enseigne à l’IEP de Paris (Sciences Po) et anime un cycle de conférences communes entre Sciences Po et la NYU (New York University in Paris) sur la thématique « art contemporain & géopolitique ». Articulant ses travaux autour de l’actualité, à la manière d’un journaliste, il procède à un vaste travail d’investigation aussi bien dans les médias que dans les zones concernées par les problématiques qu’il aborde. On le retrouve ainsi chez les FARC en Colombie (2006), en Sibérie l’hiver (2009), dans les zones Tribales Pakistanaises (2004), en Irak (2010, 2011), traversant l’Amazonie (2006), en Afghanistan (2004, 2010)… Il continue à parcourir le monde, témoin de ces lieux où beaucoup n’osent plus aller, posant sans que l’on s’en aperçoive au premier regard, les jalons d’une réflexion et d’un questionnement sur notre société.
Alain Granat
Merci à Nicolas Oppenot pour ses précieuses sources d’informations.
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