LA NUIT
J’aime prendre le train la nuit
Elle nous fait connaître l’unité, elle rassemble et confond les êtres que le jour sépare. La lumière est comme un soupçon de jalousie. Elle s’insinue à travers les choses et nous les fait croire étrangères l’une à l’autre.
Mais, lorsque la nuit est tombée, elle nous révèle ce qui a été si longtemps cachée et que nous cherchions désespérément. Une passagère me regarde d’un air inquisiteur tout en caressant son joli collier garni de plusieurs petites feuilles d’olivier. Elle semble chercher.
La nuit est-elle nécessaire ? Tous ceux qui se sont aimés au point de concevoir qu’ils ne pourront jamais réaliser l’image exaltée qu’ils se faisaient d’eux-mêmes, ni atteindre le reflet dans les autres, dans ce qui existe et dans ce qui n’existe pas, cet excès d’égoïsme les fait éclater et se répandre comme la grenade mûre. Ils se sont grisés de solitude et d’amour de soi jusqu’à trouver l’Absolu. Ils s’aiment peu, ceux si croient qu’il leur suffit d’être ce qu’ils sont.
Comprend cela, chère madame. Aucun son ne part de mes lèvres et je demeure muette. J’ouvre à peine la fenêtre et j’entend le vent soupirer. Je le reçoit en plein visage. QUEL EST CE SAUVAGE QUI DÉRANGE LA NUIT ? N’a-t-il donc aucun respect ? Ce souffle intempestif, est-ce un salut maladroit ? Il n’est ni douceur, ni tiédeur.
J’aime prendre le train la nuit
Elle nous fait connaître l’unité, elle rassemble et confond les êtres que le jour sépare. La lumière est comme un soupçon de jalousie. Elle s’insinue à travers les choses et nous les fait croire étrangères l’une à l’autre.
Mais, lorsque la nuit est tombée, elle nous révèle ce qui a été si longtemps cachée et que nous cherchions désespérément. Une passagère me regarde d’un air inquisiteur tout en caressant son joli collier garni de plusieurs petites feuilles d’olivier. Elle semble chercher.
La nuit est-elle nécessaire ? Tous ceux qui se sont aimés au point de concevoir qu’ils ne pourront jamais réaliser l’image exaltée qu’ils se faisaient d’eux-mêmes, ni atteindre le reflet dans les autres, dans ce qui existe et dans ce qui n’existe pas, cet excès d’égoïsme les fait éclater et se répandre comme la grenade mûre. Ils se sont grisés de solitude et d’amour de soi jusqu’à trouver l’Absolu. Ils s’aiment peu, ceux si croient qu’il leur suffit d’être ce qu’ils sont.
Comprend cela, chère madame. Aucun son ne part de mes lèvres et je demeure muette. J’ouvre à peine la fenêtre et j’entend le vent soupirer. Je le reçoit en plein visage. QUEL EST CE SAUVAGE QUI DÉRANGE LA NUIT ? N’a-t-il donc aucun respect ? Ce souffle intempestif, est-ce un salut maladroit ? Il n’est ni douceur, ni tiédeur.
Surgi de l’infini, il parle d’infini et balaye d’une bourrasque brutale, toutes les erreurs de la joie. Je le met en sourdine pour me tourner vers la nuit et y trouver seule ma plus profonde raison d’être.
Je marche d’un pas sûr vers une lumière nouvelle que je suis d’abord seule à voir – chose étrange que tant d’hommes aient dû vivre d’abord dans l’exil et dans la solitude avant d’imposer leurs rêves.
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