Aujourd’hui, rien n’est plus important que les élections israéliennes, et l’essentiel est sauf : Binyamin Netanyahou restera Premier ministre. Il le mérite amplement au vu de ses accomplissements au cours de la dernière décennie. Je ne vais pas énumérer ceux-ci une fois de plus : je l’ai déjà fait dans de précédents articles.
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Comme je l’ai déjà dit : Binyamin Netanyahou est un très grand homme d’Etat et il aurait été consternant qu’Israël se prive de lui. C’est pour lui une victoire historique : il sera désormais le Premier ministre qui aura été le plus longtemps à la tête d’Israël. Il est d’ores et déjà le Premier ministre qui a su prendre les décisions requises pour qu’Israël devienne une puissance économique, géopolitique et militaire majeure. Ses accomplissements diplomatiques sont innombrables. Il est lucide, déterminé, courageux, et sa victoire est celle d’un combattant. Il lui reste beaucoup à accomplir. Et je ne doute pas qu’il sera à la hauteur des attentes qu’on peut placer en lui. Il va continuer à travailler en synergie avec Donald Trump, et cette synergie a déjà permis de grands résultats. Elle permettra des résultats plus grands encore.
Si l’essentiel est sauf, cela dit, la victoire est une victoire serrée, et elle doit être accompagnée de regrets. Mon principal regret est que la liste menée par Naftali Bennett et Ayelet Shaked n’aura aucun élu : Naftali Bennett et Ayelet Shaked incarnent une droite qui doit avoir toute sa place en Israël. Naftali Bennett a des positions porteuses d’une intransigeance très utile face au problème “palestinien”. Ayelet Shaked entendait mener plus loin la réforme du système judiciaire israélien et celle de la délétère Cour Suprême israélienne, qui, la plupart du temps, ne dit pas le droit comme cela devrait être son rôle, et prend des positions militantes de gauche. Je souhaite que Naftali Bennett et Ayelet Shaked surmontent cet échec électoral.
Avoir quitté le parti HaBayit HaYehudi a été de leur part, selon toute apparence, une erreur. Un autre de mes regrets est que la liste de droite regroupant HaBayit Hayehoudi, Tkuma et Otzma Yehudit ne semble disposer que de cinq sièges, ce qui privera Itamar Ben-Gvir d’un siège. Je considère les positions d’Otzma Yehudit comme très dures, mais je pense que cette dureté doit pouvoir être entendue, et je n’ai jamais rien vu de raciste dans les positions d’Otzma Yehudit. Binyamin Netanyahou devra former une majorité avec Yisrael Beytenu et Avigdor Lieberman, alors que la démission de celui-ci du Ministère de la Défense fin 2018 avait fragilisé la coalition gouvernementale et avait fortement contribué à la nécessité pour Binyamin Netanyahou d’appeler à des élections anticipées. Avigdor Lieberman va sans doute poser ses conditions et ne pas faciliter la tâche du gouvernement à venir.
Outre les regrets qui accompagnent une victoire serrée, on doit constater que la liste Bleu Blanc conduite par Benny Gantz est passée très près de la victoire, bien qu’elle ait eu une dimension hétéroclite et bancale, ait été liée surtout par une hostilité haineuse envers Netanyahou et aie eu le soutien explicite ou tacite de nombreux ennemis d’Israël, dont Mahmoud Abbas et Emmanuel Macron. Cela signifie qu’Israël est passé très près de difficultés majeures. La nocivité de la gauche n’est pas écartée : la bonne nouvelle est juste que la gauche en Israël doit désormais avancer masquée (la gauche non masquée est en déroute : travaillistes d’HaAvoda et gauchistes de Meretz auront dix sièges en tout). Cette bonne nouvelle signifie que les accords d’Oslo et la suicidaire “solution à deux Etats” sont morts et que le futur pour une paix sans le spectre de l’exigence irréalisable d’un “Etat palestinien” est ouvert (j’écrivais déjà il y a vingt ans qu’il n’y aurait jamais d’Etat palestinien). Binyamin Nétanyahou n’a jamais été aussi éloigné de ce spectre.
Donald Trump en est lui-même très éloigné. Le plan de paix voulu par Trump et élaboré en concertation avec Binyamin Netanyahou sera bientôt présenté. La défaite de la liste Bleu Blanc va déplaire aux nombreux ennemis d’Israël, dont Mahmoud Abbas et Emmanuel Macron. C’est, en soi, très bien ainsi. Demain est un autre jour. Et après-demain davantage encore. J’adresse d’amicales salutations à mon très cher ami Meyer Habib, dont je sais la joie aujourd’hui, ainsi qu’à Jacques Kupfer, Nili Naouri Kupfer, Nili Pitchon et Avraham Azoulay. Avraham est sans doute déçu par le score de Naftali Bennett et Ayelet Shaked. Je le suis aussi. Mais les échecs peuvent être le fondement de triomphes ultérieurs. Et je veux penser que ce sera le cas pour Naftali Bennett et Ayelet Shaked.
© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.
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