Trump avertit Poutine du parapluie américain qui protège les frappes israéliennes sur des cibles iraniennes en Syrie
Téhéran n’avait aucune raison de s’attendre à ce que les missiles de défense aérienne russes Pantsir, les S-300 ou S-400 commencent à pilonner les avions israéliens visant des sites militaires iraniens en Syrie. Certains analystes ont rapporté que l’Iran était déçu par le silence des systèmes russes lorsque, selon des sources syriennes, des avions israéliens en provenance de l’espace aérien libanais ont touché des positions dans la région de Hama tôt au petit matin du samedi 13 avril.
Les sources militaires et de renseignement de DEBKAfile révèlent que les Russes ont été discrètement confortés dans leur politique de non-ingérence menée depuis trois ans, par un message du président Donald Trump au président Vladimir Poutine par le biais de canaux détournés. On a averti Poutine de continuer à fermer les yeux sur les raids israéliens sur des cibles iraniennes en Syrie. Le message impliquait que l’armée de l’air israélienne opérait pour la première fois sous un parapluie aérien américain.
Le Premier ministre Binyamin Netanyahu était au courant du message de Trump avant de s’asseoir avec Poutine, au Kremlin le 4 avril. Il était là pour adapter les accords de coordination militaire entre Israël et la Russie, à la relocalisation du commandement iranien de Damas vers Alep. L’armée de l’air israélienne a pris pour cible les nouveaux emplacements pour la première fois le 27 mars.
La garantie américaine de soutien aérien a été organisée pour la première fois fin 2018 entre le secrétaire d’État américain Mike Pompeo et Netanyahu, avec sa double-casquette de ministre de la Défense. Mais ce n’est que récemment que cela a été porté à l’attention du président russe.
Si le Premier ministre avait annoncé publiquement cet accord avant les élections générales du 9 avril, il aurait été accusé d’avoir indûment amélioré les chances de son parti, le Likoud. Pour cette raison, Netanyahu et Poutine se sont abstenus d’entrer dans les détails des nouveaux arrangements, lorsqu’ils se sont rencontrés, en les ayant précédemment évoqués discrètement, au cours de leur conversation téléphonique quelques jours avant leur réunion.
Le 4 avril, le ministre russe de la Défense, Sergei Shoigu, et ses collaborateurs ont été remarquablement absents des pourparlers avec le dirigeant israélien à Moscou. Ils manifestaient leurs réserves quant à l’intervention américaine dans les accords bilatéraux russo-israéliens, lors de ciblage par l’IAF des ressources militaires et des livraisons d’armes iraniennes en Syrie. À l’heure actuelle, l’armée russe en Syrie ne peut s’immiscer dans l’offensive contre l’Iran menée par Israël sous la menace de représailles américaines. Dans le même temps, ni Washington ni Moscou ne sont intéressés par une poussée militaire en Syrie, et certainement pas si elle devait impliquer l’armée iranienne et ses milices chiites alliées, en particulier le Hezbollah.
Les Iraniens étaient furieux lorsque l’armée russe n’a pris aucune mesure pour défendre leurs sites contre la dernière attaque israélienne sur les installations militaires qu’ils partagent avec les Syriens à Masyaf et ses environs, dans la province de Hama, à l’ouest du pays. Les médias d’Etat syriens ont rapporté que plusieurs bâtiments avaient été détruits, y compris une académie militaire, et que des défenses anti-aériennes syriennes avaient abattu certains des missiles israéliens. Des sources de l’opposition syrienne ont fait état de trois cibles iraniennes touchées par Israël et de 17 victimes, y compris des morts, mais il n’a pas été facile de déterminer s’il s’agissait de combattants de la milice syrienne ou d’Iraniens (ce qui semble le plus vraisemblable). DEBKAfile ajoute que l’une des cibles était une usine permettant d’améliorer la précision des missiles de surface fournis par l’Iran au Hezbollah.
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