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vendredi 12 avril 2019

La propriétaire de l'immeuble insalubre était une cadre de Bercy...


Il n'y a pas qu'à Marseille, dans le quartier de Noailles, que les pouvoirs publics semblent impuissants à contenir le fléau de l'habitat insalubre. Pour 3 500 arrêtés pris en 2016, seulement 150 propriétaires ont été condamnés. Les "marchands de sommeil" font tout pour faire traîner les choses. Et certains ont des profils étonnants... comme dans cet extrait de "Complément d'enquête".

Dans un beau quartier parisien, à deux pas de la place de la Bastille, les journalistes de "Complément d'enquête" ont été alertés sur le cas d'un bel immeuble haussmannien. Le 4 bis boulevard Morland fait l'objet d'un arrêté d'insalubrité depuis sept mois. Les termes en sont clairs : "Les parties communes de l'immeuble constituent un danger pour la santé des personnes qui l'occupent." La situation n'est pas nouvelle, puisqu'un arrêté de péril avait été pris en 2014. Les locataires sont désormais autorisés à ne plus payer les loyers.

Des seaux accrochés aux plafonds

Pénétrons dans le hall délabré de cet immeuble qui semble à l'abandon. Dans l'escalier, au dernier étage, des seaux ont été placés pour recueillir l'eau de pluie que laisse passer la toiture, percée. Dans les appartements, certains locataires font preuve d'ingéniosité : ils ont accroché les seaux directement au plafond. Entre cinq et dix familles vivent encore dans cet immeuble sinistre.

Une menace pour les immeubles mitoyens

L'arrêté d'insalubrité a été pris par la Ville de Paris parce que le sol de la cour risquait de s'effondrer, nous explique un occupant de l'immeuble mitoyen. Il est inquiet, et l'accord des propriétaires du 4 bis manque pour faire les réparations.
Avec les autres copropriétaires, il a porté plainte contre la famille Laplaud, qui possède tout l'immeuble. Trois frère et sœurs qui ont été condamnés à réaliser les travaux d'urgence dans la cave. Mais dans la cour, les parties communes et les appartements, rien n'a été fait.

Une propriétaire décorée de la Légion d'honneur

D'après notre témoin, c'est surtout à Patricia Laplaud et à son "caractère assez affirmé" que les copropriétaires ont eu affaire. Les journalistes ont retrouvé sa trace et sa photo dans une brochure. C'est un rapport du ministère des Finances. La propriétaire de l'immeuble insalubre était... un cadre de Bercy : elle était chef de bureau à la prestigieuse direction du Budget. Quatre décennies dans la fonction publique, et une récompense en 2016 : la Légion d'honneur.
Interrogée, Mme Laplaud dit envisager de faire des travaux. Dans le cas contraire, elle risque l'expropriation par la Mairie.
Extrait de "Le nouveau business de l'insalubre", un reportage à voir dans "Complément d'enquête" le 11 avril 2019.

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