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lundi 1 avril 2019

SALMA HAYEK, LA DIVINE ARDENTE...



Salma Hayek, la divine ardente

La star passionnée revient en patronne de cartel mexicain dans "Savages", d'Oliver Stone..


 
Cosmopolite, généreuse, passionnée, la star renoue avec le cinéma en patronne de cartel mexicain dans Savages, d’Oliver Stone. À New York, elle nous confie les fondamentaux de sa nouvelle vie de jeune mère, jeune épouse, productrice et chef d’entreprises. Viva Salma!
La vie de Salma Hayek a plus d’imagination que le cinéma. Comme celle de son idole Frida Kahlo – rôle pour lequel elle fût nommée à l’oscar de la Meilleure actrice -, sa trajectoire à tiroirs dessine un destin d’insoumise qui commence du côté de Vera Cruz, dans le golfe de Campeche au Mexique, où elle est née, se poursuit à Hollywood où elle a réussi à s’imposer en dépit des obstacles qu’on imagine, et s’ancre aujourd’hui à Paris où, après avoir épousé François-Henri Pinault, capitaine d’industrie et p-dg du groupe PPR, elle vit une partie de l’année.
On la rencontre à New York, une journée de canicule qui fait fumer l’asphalte, le temps d’une séance photo où cette vamp de poche dessinée comme une amulette aztèque joue le glamour, une seconde nature sans doute perfectionnée à l’école californienne. 
Il est onze heures du matin, elle arrive directement de Boston où elle termine Grown Ups 2, la suite d’une comédie millionnaire au box-office. Elle est épuisée mais n’en dit rien – seul son sourire las la trahit de temps en temps –, se plie de bonne grâce aux exigences de chacun et fronce légèrement les sourcils lorsqu’on ne trouve pas ce qu’elle est en droit d’attendre : la perfection. Salma Hayek voit tout, remarque tout, devine tout : une hypersensible aux fenêtres grandes ouvertes.
 Sa fille Valentina, 5 ans, jolie comme tout, « une surdouée qui parle déjà trois langues », court partout dans le studio sous les yeux attendris de sa grand-mère, la mère de Salma, dame élégante qui fut chanteuse d’opéra.
Une urgence de vie
Trois générations de femmes sont réunies sous la verrière d’un immeuble de Soho : le cosmopolitisme de la famille Hayek n’a pas dissous l’esprit de clan. Le soir, on la retrouve très tard dans un lounge chic avec vue plongeante sur Central Park. Elle vous y convie chaleureusement, exténuée mais joyeuse, attentionnée, drôle. Généreuse de son temps et de ses émotions, Salma Hayek, la belle et bonne vivante, ne ressemble à aucune autre actrice. Ses origines mexicaines poinçonnent une passion fiévreuse et une urgence de vie qu’elle partage avec ceux qu’elle a choisis.
J'ai reçu des cadeaux que je n'attendais plus
Elle est de retour au cinéma, pour de bon cette fois-ci, au détour d’une filmographie irrégulière qui ne la comblait plus : « J’étais désillusionnée, déçue qu’on ne me propose rien de vraiment intéressant, je pensais même arrêter le cinéma et me consacrer à ma fille, à mon mari et à mes affaires qui occupent beaucoup de mon temps.
C’est François Henri qui m’a poussée à revenir au cinéma. Sa foi en moi m’a portée. C’est lui qui a rallumé le feu quand je n’y croyais plus... Cela a été pareil avec les hommes... J’approchais des 40 ans, je n’avais pas rencontré la bonne personne, je m’étais résignée... Et François-Henri est entré dans ma vie... J’ai reçu des cadeaux que je n’attendais plus.
Dans Savages, d’Oliver Stone, en patronne de cartel mexicain, Elena, dure et complexe, secondée par un impitoyable homme de main – Benicio del Toro –, elle vole le film et éclipse la novice Blake Lively : « C’est le genre de rôle que j’ai attendu toute ma vie. Je ne parle pas de Frida, que j’ai initié, porté et coproduit. Oliver Stone a cru en moi et a su me regarder. Mon point de départ ? Imaginer que, pour survivre dans ce monde d’hommes, Elena a dû s’inventer un personnage qui est son armure. On ne sait pas exactement qui elle est, c’est une femme à facettes, capable de tenir tête à une ar- mée de criminels mais qui s’effondre dès qu’il s’agit de gérer un conflit avec sa fille. » 
Si Elena reste à déchiffrer, comprendre Salma Hayek revient à assembler les morceaux d’un puzzle dont les pièces sont disséminées ici et là, au Mexique, aux États- Unis, en France. Rassemblées, elles révèlent le visage d’une battante qui ne s’est jamais apitoyée sur son sort : « Je n’évoque jamais mes misères, même si je suis une femme de chair et d’os avec mes problèmes, mes conflits, mes paradoxes. De plus, je suis très difficile à labéliser, prévient-elle. Je suis mexicaine de cœur mais pas de sang. Quand je vivais au Mexique, on me considérait comme une femme arabe à cause de mes origines libanaises (NDLR : par son père).
Activiste inépuisable
Mais lorsque je suis arrivée aux États-Unis, jamais je ne m’étais sentie si mexicaine ! (Elle rit.). Aujourd’hui, en France, j’entends sans arrêt : “Tu penses comme ça parce que tu es américaine.” En réalité, j’ai toujours été un peu spéciale. Je suis différente, jamais vraiment à ma place nulle part. Cela n’a rien à voir avec mes origines, mais avec moi. Ma nationalité, c’est actrice. »
Élevée dans l’opulence – son père était dans le pétrole –, Hayek devint une vedette de la télé mexicaine grâce à la telenovela Teresa. À 24 ans, elle met le cap sur Hollywood, qui ne se révèle pas la terre promise escomptée, mais une forteresse imprenable où elle expérimente le rejet : « Il n’y avait aucun espace pour moi. Là-bas, une actrice latine n’a pas d’autre choix que de jouer les bonnes, les prostituées ou les dealeuses. J’ai alors prétendu être une bombe sexuelle, ma planche de salut, et on m’a crue. (Elle rit.)»
Repérée par le réalisateur Robert Rodriguez, à force de ténacité, de travail et de talent, Salma Hayek sort du ghetto ethnique, se fait un nom, force le respect avec son admirable Frida. L’actrice relève la tête et montre enfin ce qu’elle est vraiment : une femme intelligente et vibrante, une activiste inépuisable qui se bat pour les femmes, pour l’environnement ou contre le sida. « Je ne me suis jamais soumise au formatage, je dis ce que je pense, ce qui m’attire parfois des ennuis. Mais à quoi bon être actrice si on ressemble à tout le monde ? Souvent, j’essaie de me contrôler, de ne pas me montrer embarrassante, au moins pour mon mari.
Je veux faire les choses par moi-même, voir, comprendre, décider.
Mais lui me rassure, m’encourage, me protège, me rappelle à l’ordre de mon intégrité. Jamais je n’ai rencontré un homme pareil... » Salma Hayek, née sous le double signe de la Vierge, prétend pourtant avancer lentement : « Je m’accomplis sur le tard. J’ai mis quarante ans avant de concevoir ma fille Valentina et dix ans pour monter ma ligne de cosmétiques. » Aujourd’hui tout fait sens : productrice à succès (Ugly Betty, c’est elle ; à venir : le Prophète, un dessin animé d’après Khalil Gibran), elle est aussi à la tête de deux entreprises florissantes. D’abord une ligne de cosmétiques, « Nuance Salma Hayek », en vente seulement dans les supermarchés CVS parce que, dit-elle, « il n’y a pas que les femmes riches qui doivent rester jeunes ». Ensuite, elle codirige une chaîne de jus de fruits organiques (Cooler Cleanse) aux vertus détox : « Comparée à mon mari, je suis une fourmi. Je n’ai même pas de business plan précis : je veux juste rester au plus près d’une qualité sans cesse contrôlée. »
Ses produits de beauté sont en rupture de stock et Salma Hayek refuse de franchiser ses boissons bio pour ne pas risquer de les dénaturer. Elle est à tous les postes, travaille la nuit, a transformé sa salle de bains en laboratoire : « Je veux faire les choses par moi-même, voir, comprendre, décider. J’ai toujours été indépendante financièrement, toujours. »
Un mariage heureux
Il est près de minuit, on fixe son beau visage de madone latine aux yeux d’obsidienne : « Ni Botox ni injections, rit-elle. J’ai trop peur des aiguilles ! Et puis, j’ai une théorie : si on endort le muscle avec du Botox, alors la peau ne fonctionne plus non plus, elle ne s’oxygène pas, perd son tonus et s’étiole. Je suis sûre que lorsqu’on répare une chose, c’est au détriment d’une autre. C’est une question d’harmonie. »
Ce sont mes plus belles années
Central Park n’est plus qu’un immense trou noir, bordé de skyscrapers qui scintillent comme des sapins de Noël. Salma Hayek, songeuse, livre une dernière confidence : « Une fois, quelqu’un m’a demandé ce que cela faisait d’appartenir aux 5 % des personnes les plus riches. J’ai répondu que le plus exceptionnel, c’est de compter parmi les 1 % qui ont réussi leur mariage. Un pour cent, vous imaginez ? Je connais plus de gens riches que de couples heureux... Ce sont mes plus belles années », conclut-elle, rêveuse. À cet instant-là, on ne peut pas s’empêcher de penser au dernier tableau de Frida Kahlo – des pastèques gorgées de promesses –, griffé de trois mots définitifs : Viva la vida. 







 


 

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